Ces temps-ci, le débat sur le CFA fait encore ravage sur les réseaux sociaux depuis que les nouveaux gouvernants de l’Italie s’en prennent à la France sur le sujet. Je dois avouer que cette sortie des ministres italiens m’a agréablement surpris, mais vous ne me ferez pas croire qu’ils l’ignoraient depuis tout ce temps. Pourquoi en parlent-ils maintenant ? Bref, me direz-vous, les grandes puissances en parlent, c’est le plus important.
Une partie du monde et même du continent est toujours restée sceptique sur les vices cachés du CFA. Mais que disent-ils du silence des journalistes français sur le sujet ? Ces derniers parlent de crise diplomatiques, d’attaques verbales italiennes, de la rencontre du premier ministre italien avec les gilets jaunes, mais bizarrement, ils n’évoquent pas le sujet du CFA. Que doit-on comprendre chers amis ? Bref, encore une fois, vous me direz que le plus important c’est que les puissants en parlent. Certainement qu’avec l’avènement du web, une partie du peuple français sera sensibilisé sur le sujet.
Crise France-Italie, les anti-CFA s’en délectent… dans l’inaction certes, mais ils s’en délectent.
Force est de constater qu’aucun président (car il y en a qui critiquent le CFA en période de campagne électorale) et aucun leader d’opposition ne s’est emparé du sujet.
Silence totale au niveau du leadership africain. Ceux qui croyaient en leurs belles paroles ont pensé que nos leaders verraient dans cette crise franco-italienne, une opportunité pour dénoncer le CFA sur le plan international. Que nenni ! Peut-être pensent-ils que les italiens feront notre combat à notre place. Ce qu’ils font mine d’ignorer c’est que les ministres italiens ne le feront jamais. Ils le disent juste pour embarrasser la France du président Macron qui ne s’est pas gêné de leur envoyer des pics après leurs élections. En fait, cette histoire est une mascarade, un coup d’épée dans l’eau.
En tout cas le débat est encore une fois ouvert. Doit-ont quitter le CFA ? Je ne saurai vous le dire car, n’en déplaise aux uns et aux autres, d’un côté comme de l’autre, il y a de bons arguments ; même si je dois l’avouer, cette volonté qu’ont les pro-CFA de démontrer l’incapacité ou l’inintelligence des africains à frapper eux-mêmes leurs propres monnaies, m’horripile au plus haut point.
Je constate en lisant les avis sur ce débat que les africains n’y voient que l’enjeu politique, qui puis est, de la politique exclusivement politicienne. La sortie du CFA est vu comme un rêve pour beaucoup mais pas comme un objectif. Sinon, comment comprendre notre schizophrénie ?
Un africain qui est contre le CFA est un peu comme une femme mariée qui dit vouloir un enfant mais qui utilise la pilule contraceptive. Diantre ! Un peu de cohérence les enfants.
Ces mêmes personnes qui dénoncent le CFA sont friands des produits français. Ils vont en Europe quand l’occasion s’en présente pour leurs vacances au détriment des pays africains. Certains parmi eux ne connaissent même pas leur propre pays, ni l’Afrique qu’ils disent aimer plus que tout, mais ils peuvent vous citer toutes les villes qu’ils ont visité en Europe. Ces mêmes personnes font plus confiance au jugement de l’homme « pâle » qu’à celui des africains. Ils s’offusquent mais avec une étrange admiration de voir leurs ministres devenus milliardaires s’offrir villas et voitures que leurs salaires officiels ne pourraient leur permettre. Ils ne semblent pas s’inquiéter de l’absence de dinosaures nationaux et le pire, ils parlent d’émergence quand ils voient des géants français ouvrir les portes dans leurs pays. Ils pleurent du riz en plastique importé des pays asiatiques, LOL, « On veut nous intoxiquer » disent ceux qui peuvent faire pousser le riz dans leur pays. Moi je manque de m’étouffer quand j’entends que le Cameroun préfère acheter du poulet congelé en Europe, plutôt que de commander des bons poulets bio dit bicyclettes au Burkina-Faso.
Si vous ne voyez aucun rapport entre tous ces points et le CFA, alors peut-être n’avez-vous pas bien perçu le réel enjeu du débat. Il ne servirait à rien de quitter le CFA si nous ne soutenons pas notre propre économie. Il ne servirait à rien de quitter le CFA si nous trouvons les détournements de fonds normal.
Le changement doit d’abord être individuel avant d’être collectif.
Pensez-vous être prêt à faire de réels sacrifices pour la « souveraineté économique » de vos pays ?
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