« Je suis noir et j n’aime pas le manioc »

kelman

Permettez moi chers lecteurs de vous partager un coup de cœur littéraire en ce début d’année. Certes, l’œuvre a été publiée en 2003 mais reste toujours d’actualité.

La France est multiraciale….

Dans son roman, Gaston Kelman nous décrit une France multiraciale qui a du mal à s’accepter comme telle. Non la France n’est pas simplement multiculturelle. Non, la France n’est pas un pays de race blanche ou du moins n’est plus un pays de « blancos » comme tente de le faire croire certains esprits mal éclairés.

Pour Kelman, il est temps que chacun comprenne qu’il est tout à fait possible d’être noir et français, jaune et français , basané et français . Il serait temps de mettre fin à la recherche de l’origine, à la recherche de la moindre trace d’exotisme. Cette difficulté à accepter cette appartenance commune ans la diversité est essentiellement à la base des principaux maux de la société française. Ces maux , l’auteur nous les expose au détour d’anecdotes plus ou moins réelles, le tout avec un brun d’humour et beaucoup de tact.

Ce déni de la société conduit inexorablement au racisme, à la ghettoïsation des cités notamment. La sonnette d’alarme a beau avoir été tirée, rien a été concrètement fait si bien que la fracture s’est accentuée , si bien qu’aujourd’hui en France on peut être victime d’attaques  terroristes

Cependant je ne suis guère d’avis avec ces personnes qui rejettent l’entière responsabilité  sur la France et les différents gouvernements qui s’y sont succédés.

Et oui, il y a aussi la responsabilité de ces pseudos citoyens français qui n’arrivent pas à aimer la patrie avec ses qualités et ses défauts , qui n’arrivent pas à respecter les valeurs républicaines sans forcement les partager , qui n’arrivent pas à faire des efforts d’intégration….

« ……Je n’aime pas les noirs »

En lisant l’auteur, on pourrait croire qu’il tente de revendiquer une nationalité que l’on refuse de lui reconnaître et ce  à juste titre. On pourrait croire que Kelman nous dit  « Regardez moi je ne suis pas comme eux. Je suis un bon noir, je suis un bon français »

Essayons de prendre un peu de recul , dépassionnons notre analyse et allons au fond des choses. Une fois cette étape franchie, On pourrait le lire d’un autre œil. Mon analyse me fait dire que Kelman veut à travers ses propos une prise de conscience générale. Il s’agit dans l’espèce du noir mais pas que lui. Le problème c’est l’Humain, l’Homme. Il y a dans toutes les races de la mauvaise graine. Autant il déteste le noir resté dans le passé refusant de s’accommoder de son nouveau cadre de vie et des règles qui le régissent autant il a en horreur le jaune,le blanc, l’arabe qui foule du pied les valeurs de la France.Logique…!

Le petit bémol à signaler reste cette ambiguïté dans l’écriture qui peut laisser sous entendre une dénégation des racines, de l’origine surtout  quand l’auteur se prend à contester à demi mot le concept même de la négritude. Il flirte avec la polémique sans vraiment l’alimenter. Pour ainsi dire, il donne des coups avec des gants de velours.

J’ai porté un regard sur ce roman et je vous invite à en faire autant pour avoir votre propre avis

 

 

 

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